SENSATIONNALISTE
Magazine
1964 à 1989 : de la danse à la création
Ronald Van der Kemp est né le 24 septembre 1964 à Wijchen (Pays-Bas) de parents dont la mère était couturière. Il passe son enfance, ainsi que son adolescence, en tant que jeune danseur de ballet, tout en tricotant et cousant quelques tissus avec sa mère. Au moment de se tourner définitivement vers une voie de danse, il décide de plutôt miser sur une carrière de confections. Ce à quoi en 1984, il s'inscrit et réussit à entrer dans la prestigieuse école de mode d'Amsterdam (Pays-Bas), l'Académie Gerrit Rietved.
1989 à 1998 : touche américaine
Diplôme en poche après cinq ans d'étude, Ronald part à New York (Etats-Unis) y tenter sa chance de designer. Il ne lui faut que deux ans avant d'être retenu par le modéliste Bill Blass qui l'élit concepteur design de son entreprise. L'aventure dure quatre ans, avant que le jeune Néerlandais soit embauché par la célèbre enseigne New-Yorkaise de luxe, Barneys New-York, comme directeur artistique de la ligne féminine et ce, jusqu'en 1998.
1998 à 1999 : l'échec
En 1998, fier de son succès, Ronald Van Der Kemp est nommé à la tête de la direction artistique de l'entreprise Haute Couture, Guy Laroche succédant ainsi au designer Alber Elbaz. Chouchouté et adulé, entre repas avec personnalités comme Anna Wintour et fêtes privés avec les plus respectés du milieu, Van Der Kemp prend goût, et commence lentement à perdre pieds. Il déclarera en effet plus tard, au magazine néerlandais FD : « J'ai été accueilli comme si j'étais le nouveau Tom Ford. Je me sentais comme un roi [...] Serrant la main aux personnes les plus importantes. [...] Mais dès que je l'avais gagné, je n'étais pas conscient que tout pouvait disparaître et ça a fait mal ». Car en effet, cette vie faite de strass et de paillettes perdent le modéliste et son talent. Les collections qu'il crée sont étonnamment tièdes, sans originalités, ni profondeurs. Il est alors remercié après seulement six mois de fonction. Un licenciement qu'il vivra très mal.
2000 à 2003 : premier envol hésitant
Désormais seul, Ronald Van Der Kemp décide de lancer son propre label éponyme vendu dans les magasins Barneys ou encore Browns, à Londres (Grande-Bretagne) et se proclame consultant en design indépendant. Des projets hésitants car toujours hanté par son licenciement passé. Durant plusieurs mois, il ne se sent pas légitime à-côté de stylistes tels que Jean-Paul Gaultier ou Viktor & Rolf. Ajoutant les difficultés financières émanant d'une telle entreprise, le côté trop sécuritaire tant conceptuel que budgétaire finissent par avoir raison de sa marque. Il n'est alors pas question de nouvel échec, mais le succès peine manifestement à revenir de façon marquée.
2003 à 2014 : réapprentissage auprès des meilleurs
À la surprise de tous, Michel Kors, à l'époque directeur artistique de la Maison Céline, à Paris (France), demande à Van Der Kemp de devenir son bras droit, dans la confection de toutes les lignes de la marque de luxe. Ce dernier saute sur l'occasion pour redorer son blason et réapprendre auprès d'un des plus talentueux. Il y reste un an, puis est appelé par la Maison Escada à Munich (Allemagne), afin d'être conseiller à la création de l'enseigne, durant trois ans. Suite à cela, il se concentre dans une carrière de conseiller créatif auprès de bon nombres de Maisons de prêt-à-porter. De Colombo (Italie), à Wolford (Autriche) et J. Mendel (Etats-Unis), durant plus de sept années, Ronal Van Der Kemp multiplie les expériences et les contacts, lui permettant ainsi d'avoir à nouveau foi en lui et son talent de créateur, tout en se faisant un carnet d'adresses des plus huppés.
2014 à nos jours : second envol ; plébiscité
En 2014, Ronald réédite son label et le nomme alors RVDK (pour ses initiaux). Contrairement à l'an 2000, ici, les collections sont plus osées, plus transgressives, plus parlantes et sophistiquées. Être plus dans l'intuition que dans la réflexion, voila le nouveau fil rouge de ses idées. Et la remise en question paie puisqu'en 2016 , Ronald Van Der Kemp reçoit le « Prince Bernhard Culture Grant Mode », l'un des principaux prix de la mode néerlandaise. Aujourd'hui, on le décrit comme la nouvelle patte inattendue et fraîche du milieu. Sa spécialité ? Utiliser des tissus vintage et les renouveler à notre ère.
« J'apprécie ces jours où la mode de luxe était encore
une affaire profondément intime »
CITATIONS
VUES
PAR
TOPWALK
COLLECTIONS
Texte : Topwalk Magazine
Publié : 13 septembre 2017
Mis à jour : 01 mars 2020
Crédits photos :
Ronald Van Der Kemp ©Ines Vinoodh
Sources texte :
Ronald Van Der Kemp, Bregje Lampe, FD, Harper's Bazaar, Wikipedia